L’importance du séchage des filaments en impression 3D : mon retour d’expérience

FIlament 3D dans un sécheur

Pourquoi j’ai commencé à m’intéresser au séchage des filaments

Comme beaucoup de makers, je ne me souciais pas du séchage des filaments en impression 3D. Jusqu’au jour où une impression avec du PETG a complètement raté : couches mal fusionnées, rendu friable, et un objet inutilisable. Je ne comprenais pas ce qui avait cloché, d’autant que mes paramètres d’impression étaient les bons.

En creusant un peu, j’ai découvert que l’humidité ambiante avait dégradé le filament, et que cela suffisait à ruiner une impression. C’est là que j’ai pris conscience de l’importance du séchage et du bon stockage des filaments.

Quels filaments sont les plus sensibles à l’humidité ?

Tous les filaments absorbent l’humidité, mais certains y sont beaucoup plus sensibles que d’autres :

  • PETG, TPU, Nylon et ABS : ce sont les plus sensibles. Une humidité excessive affecte directement la qualité d’impression et peut provoquer des problèmes mécaniques.
  • PLA : plus tolérant, il reste imprimable même avec un taux d’humidité modéré (~30%). Toutefois, pour des impressions de qualité constante, il vaut mieux le stocker dans de bonnes conditions.

Comment reconnaître un filament humide ?

Un moyen simple de détecter un filament trop humide : il « pétille » ou fait des petites bulles en sortie de buse pendant l’extrusion.
C’est l’eau présente dans le filament qui s’évapore brutalement à haute température.
Résultat : la matière se déforme, bulles, irrégularités, ou même délaminage.

Quel est le taux d’humidité idéal pour les filaments ?

Pour assurer une impression stable et propre, il est recommandé de maintenir le taux d’humidité entre 10 et 15 % dans l’environnement de stockage du filament.
Un hygromètre est donc un accessoire indispensable pour surveiller en continu vos boîtes.

Les risques concrets liés à l’humidité

Quand un filament est trop humide, les conséquences sont visibles… et coûteuses :

  • Stringing : des filaments fins comme des toiles d’araignée entre les parties imprimées.
  • Bulles et fissures : l’eau s’évapore pendant l’impression, créant des bulles dans la matière fondue.
  • Adhérence réduite entre les couches, rendant la pièce fragile.
  • Usure prématurée de la buse, voire bouchage.
  • Dégradation du plateau et autres composants mécaniques si l’humidité est constante.

Bref, cela touche autant la qualité de l’impression que la longévité du matériel.

Comment je stocke mes bobines de filament

J’ai mis en place plusieurs méthodes de stockage pour limiter au maximum l’humidité :

PETG, TPU, Nylon, ABS

Je les conserve dans des boîtes alimentaires type « céréales », dans lesquelles j’ai intégré :

  • Une petite boîte imprimée en 3D pour y mettre des billes de silices,
  • Des billes de silice (non dégradables),
  • Un hygromètre pour surveiller le taux d’humidité.

Cela me permet de maintenir une atmosphère sèche autour de chaque bobine sensible.

PLA

Les bobines de PLA sont stockées dans une grande boîte étanche, équipée :

  • D’un capteur d’humidité standard,
  • D’un réceptacle pour évacuer l’éventuel liquide,
  • Et de billes de silice pour réguler l’environnement.

Billes de silice : efficaces, mais avec des limites

Il faut bien comprendre que les billes de silice ne permettent pas de sécher un filament.
Elles servent uniquement à maintenir un taux d’humidité bas, une fois que le filament est déjà sec.

Donc si vous recevez une bobine qui a pris l’humidité, il faudra la sécher avant de la stocker.

Comment sécher son filament

Pour sécher efficacement un filament, plusieurs solutions s’offrent à vous :

Le four domestique

Peu écologique, mais efficace :

  • Température adaptée selon le type de filament (attention à ne pas les faire fondre !)
  • Environ 4 à 5 heures pour un séchage complet

Le sécheur de filament

C’est l’option la plus simple et la plus précise :

  • Modèles recommandés : Sunlu, eSun, etc.
  • Permet de régler précisément la température et le temps
  • Peut aussi servir de boîte chauffante pendant l’impression

Bonus : améliorer le système AMS avec des boîtes imprimées

Pour ceux qui utilisent une imprimante Bambu Lab P1S, X1C ou H2D, j’ai trouvé un système très malin sur Makerworld d’un Kit de 5 capsules..

On peut imprimer 5 petites boîtes à insérer dans l’AMS, conçues pour accueillir :

  • Des billes de silice
  • Un mini hygromètre

Un excellent moyen de réduire encore l’humidité à l’intérieur de l’AMS et ainsi préserver la qualité des filaments stockés à l’intérieur.

Conclusion : sécher ses filaments, un réflexe à adopter

Aujourd’hui, je considère le séchage des filaments et le stockage comme une étape essentielle de mon processus d’impression 3D.
Cela m’évite :

  • Les impressions ratées,
  • Les pannes matérielles,
  • Et les pertes de temps inutiles.

Un filament sec = une impression propre, solide et réussie. Et si vous investissez dans un bon système de séchage + stockage, vous y gagnerez sur le long terme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager l'article

Articles liés

Les buses en impression 3D FDM

Les buses en impression 3D FDM

Les buses en impression 3D FDM jouent un rôle essentiel : leur diamètre et leur matériau influencent directement la précision, la vitesse et la durabilité d’impression.

Lire plus